La médecine traditionnelle chinoise (MTC), longtemps décriée et considérée avec beaucoup de suspicion par les médecins occidentaux, gagnent aujourd’hui lentement, mais progressivement, les hôpitaux français. Beaucoup de patients recourent en effet à des médecines alternatives, dont la médecine chinoise, et rêvent de voir concilier des approches complémentaires pour leur santé.
Ainsi en 2009, l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière a créé un centre intégré de médecine chinoise, dirigé par le professeur Alain Baumelou, néphrologue. En 2009 également, un partenariat a été signé entre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et le ministère de la Santé chinois, pour développer des échanges bilatéraux en matière de médecine chinoise.
La tête au carré, l’émission de France Inter, a rediffusé mercredi 19 février son dossier intitulé « Quand médecines chinoise et occidentale se rencontrent », avec deux invités : le professeur Alain Baumelou, (voir ci-dessus) et Liu Bingkai, médecin spécialisé dans la médecine chinoise traditionnelle.
Le professeur Baumelou indique ainsi que 70 % des patients souffrant de maladies chroniques ou de cancers recourent à des médecines alternatives, mais très peu le disent à leur médecin. La demande du côté des patients pour des approches alternatives est donc très forte.
Pour la Salpêtrière, l’enjeu est d'évaluer l'efficacité de ces médecines. Ainsi, « neuf projets de recherche sont en cours au sein de l'AP-HP », explique le Dr Catherine Viens-Bitker, en charge du projet Médecine complémentaires. Le docteur Laetitia Gambotti a ainsi présenté Game, un essai randomisé contrôlé d’utilisation de l’acupuncture dans le domaine de douleurs lombaires et de la ceinture pelvienne pendant la grossesse. Une autre étude, menée avec le CHU Médecine chinoise de Nankin a mis en place le protocole « SHEN », une étude multicentrique randomisée contrôlée en double aveugle, sur le diabète rénal*.
D’autres domaines font aussi l’objet d’études, tels que l’Obésité abdominale, la Gynécologie-Obstétrique, la prise en charge de la Douleur, avec des efficacités cliniques reconnues.
C’est un premier pas vers une approche moins médicale et plus holistique de la personne. Dans la MTC, explique le docteur Liu Bingkai, le corps et ses manifestations est considéré dans son intégralité, pas dans une approche anatomique. Le Qi, que l’on pourrait traduire par souffle, vitalité, ou énergie, est évalué ; et on cherche à tonifier ou à régulariser ce Qi.
Sources :
* pour en savoir plus sur ces recherches :